ÉTUDE DU BUDGET 2025 : Négligence de la ville sur les surverses
À la suite des informations récentes relayées par les médias concernant le projet de la Ville de Gatineau d’imposer un moratoire sur les nouvelles constructions en pleine crise du logement, en raison des surverses d’eaux usées, l’APCHQ dénonce l’inaction persistante de la Ville face à ce problème dans le budget 2025.
Le budget 2025 de Gatineau, recommandé aujourd'hui par le comité exécutif, prévoit un investissement de seulement 2.5 millions de dollars par an pour traiter les surverses, et ce, sur une période de cinq ans. Un montant jugé insuffisant par l’APCHQ, qui y voit un camouflage de l’un des principaux obstacles à la construction de logements.
« Le projet irresponsable d’un moratoire sur la construction de logements découle directement de la négligence de la Ville à s’attaquer aux enjeux prioritaires, notamment les surverses d’eaux usées. En 2013, la Ville de Gatineau avait estimé dans son schéma d’aménagement que les coûts liés aux surverses nécessitaient un investissement de 300 millions de dollars. Or, seulement 10 millions ont été budgétés au cours des dix dernières années », dénonce Nicolas Brisson, directeur général de l’APCHQ Outaouais-Abitibi-Témiscamingue.
L’APCHQ critique également la poursuite de cette négligence dans un contexte d’augmentation historique des dépenses d’un budget présenté comme « vert ». « Comment peut-on qualifier de “vert” un budget qui ignore que les installations municipales déversent chaque année plus de 1 000 fois des eaux usées dans la rivière des Outaouais, et propose un moratoire sur la construction de logements, risquant d’accentuer l’étalement urbain? », questionne Nicolas Brisson.
Plutôt que de travailler à un moratoire sur la construction de logements, l’APCHQ appelle les élus municipaux à prendre leurs responsabilités et à adopter un budget qui s’attaque enfin aux surverses d’eaux usées. C’est une priorité pour un budget véritablement « vert ».