Changement d’horaire

Une accumulation d’eau problématique 

Au printemps, un entrepreneur a commencé la construction d’une maison pour son client. Tout va pour le mieux, les étapes s’enchaînent les unes après les autres sans pépins majeurs : les fondations, la structure des murs du rez-de-jardin, celle du rez-de-chaussée, plancher, etc. Au moment d’ériger la structure du toit sur les murs du rez-de-chaussée, un retard affecte la livraison des fermes de toit. 

27 juin 2018

Ne voulant pas repousser la date de livraison, l’entrepreneur décide de changer les étapes. Il se dit qu’il pourrait faire couler et flatter la dalle de béton au niveau du rez-de-jardin puisque, de toute évidence, il lui est impossible de poursuivre les travaux au niveau du toit. De toute façon, comme le plancher du rez-de-chaussée est fait, le rez-de-jardin est protégé des intempéries. Le jeudi, il communique avec son sous-traitant habituel et tout s’enclenche pour que la dalle soit coulée le lundi suivant. 

Des pluies diluviennes tombent toute la soirée du dimanche et se poursuivent jusqu’au lundi matin. Un phénomène normal en mai au Québec! À son arrivée sur le chantier, l’entrepreneur constate avec stupéfaction qu’il y a une « piscine » au rez-de-jardin ! 

Eh oui, malgré la présence du plancher du rez-de-chaussée, l’eau s’est infiltrée entre les planches de contreplaqué du plancher et par les ouvertures, qui n’avaient pas été protégées. Comme il y avait présence d’un matériau isolant et d’une membrane pare-humidité au plancher du rez-de-jardin, l’eau ne pouvait s’échapper et restait trappée, causant la « piscine » en question. 

Les sous-traitants, désireux de procéder à la mise en place du béton, ont suggéré à l’entrepreneur de prendre une tige d’acier pour perforer la membrane de polythène et l’isolant afin de permettre à l’eau de s’évacuer dans le sol en dessous. Ne sachant trop que faire, notre entrepreneur décide de ne pas écouter le sous-traitant et procède à l’évacuation de l’eau à l’aide d’une raclette (squeegee) et d’un aspirateur. Sage décision! 

Instinctivement, l’entrepreneur a pris la bonne décision. À l’article 9.13.4.2. du CCQ 2015, tous les murs, toits et planchers en contact avec le sol doivent être protégés par un système d’étanchéité à l’air. Bien que la protection contre l’humidité ait été légèrement affectée, en pratiquant des trous dans la membrane, c’est principalement l’étanchéité à l’air mais aussi la protection contre les gaz souterrains qui aurait été compromise. Avec le temps, en plus de réduire la performance de l’enveloppe de façon considérable, des émanations de gaz auraient pu se produire et rendre les occupant·e·s malades. 

Finalement, deux options s’offraient à l’entrepreneur : attendre que le bâtiment soit étanche avant de procéder à la coulée de la dalle de béton ou retirer l’eau lui-même. Le temps étant visiblement une variable importante pour notre entrepreneur, sa décision de retirer l’eau plutôt que de percer la membrane a été la bonne!