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Une histoire d’infiltrations d’eau récurrentes

En raison d’infiltrations d’eau récurrentes, des propriétaires sollicitent l’expertise d’un entrepreneur spécialisé en rénovation afin de réaliser les travaux nécessaires pour corriger la situation. La résidence en question datant du XXe siècle, il n’est pas rare de faire face à un tel problème.

5 septembre 2024

Les méthodes de construction de l’époque voulaient que la charpente, composée de madriers 2 po x 4 po, soit recouverte de planches où l’on venait installer un papier goudronné qui recevait le revêtement extérieur, soit un parement de clin de bois installé à l’horizontale. En raison d’une ventilation inadéquate, non seulement ce système se dégradait rapidement, mais il favorisait également les infiltrations d’eau, ne laissant aucune chance à celle-ci de s’évacuer, d’autant plus que les solins étaient inexistants.

Par conséquent, le mandat de notre entrepreneur-rénovateur est de retirer le revêtement extérieur, remplacer les éléments affectés par l’eau, installer un pare-intempéries et des solins aux endroits nécessaires et refaire le revêtement extérieur en clin de bois, comme à l’origine.

Que faire pour satisfaire les clients?

Jusqu’ici, tout va bien. Mais voilà qu’en cours de travaux, l’entrepreneur informe les propriétaires qu’il devra souffler les fenêtres puisqu’il doit installer des fourrures sur le pare-intempéries pour permettre l’installation du nouveau revêtement de clin de bois. Les propriétaires lui répondent qu’il est inconcevable pour eux de procéder au soufflage des fenêtres. Il n’est pas question de dénaturer l’aspect esthétique d’époque de leur résidence!

Que faire pour satisfaire les clients et poursuivre les travaux? L’entrepreneur se questionne aussi sur l’obligation de fixer le revêtement extérieur sur des fourrures alors que la construction d’origine ne le requérait pas. Dans le doute, il appelle le Service technique de l’APCHQ.

Il obtient ainsi plusieurs réponses et pistes de solutions auxquelles il n’avait pas pensé. D’une part, il est exact de penser que dans un tel cas, l’installation des fourrures n’est pas une obligation puisque les travaux effectués ne satisfont pas aux critères d’une transformation. Ainsi, les travaux peuvent se faire selon les normes de l’époque de la construction d’origine, c’est-à-dire sans l’installation de fourrures.

Une question de garantie

Cependant, l’installation du revêtement de clin de bois sur des fourrures est une exigence du manufacturier. Cela signifie que pour honorer sa garantie, le matériau doit être installé tel qu’exigé par ce dernier; dans ce cas-ci, les fourrures sont donc exigées.

Bien qu’il ait obtenu confirmation des aspects réglementaires, l’entrepreneur est toujours à court de solution puisque ses clients sont catégoriques : ils tiennent à conserver l’aspect esthétique d’origine et il n’est pas question de souffler les fenêtres.

Ayant un devoir d’information, l’entrepreneur doit idéalement aviser ses clients, par écrit, des conséquences possibles de procéder à l’installation du revêtement de clin de bois sans fourrures et obtenir leur approbation écrite. En l’absence de fourrures, non seulement la garantie du manufacturier sera nulle, mais l’absence de cavité servant de ventilation entraînera des conséquences sur le revêtement extérieur en soi. Les planches tendront à se tordre, sècheront moins vite et entraîneront un risque de pourriture, principalement pour les façades non exposées au soleil. Il y a également risque de décoloration.

Le conseiller technique ayant répondu à l’appel informe l’entrepreneur que dans un tel cas, il se doit de porter une attention particulière à l’installation du pare-intempéries. S’il est bien scellé, la performance sur le plan de l’étanchéité à l’air du bâtiment sera grandement augmentée.

Un simple appel téléphonique peut parfois paver la voie à plusieurs pistes de solutions, et même être porteur de bonnes nouvelles!