Des fourrures qui se conduisent mal
Une bête histoire de fourrures problématiques
Les maisons à deux étages d’aujourd’hui, même les plus simples, possèdent des toitures complexes : des toitures à la jonction de murs extérieurs et intérieurs, de niveaux de planchers et de plafonds différents ou de lucarnes et de pignons.
Quand une coulisse d’eau apparaît au plafond, chercher la cause est un travail digne de Sherlock Holmes!
Dans ce cas-ci, l’examen exhaustif des toitures n’a révélé aucune faille. De l’extérieur, tout paraissait bien fait. Cependant, une inspection du vide sous toit a permis de voir des traces d’eau sur la membrure supérieure d’une ferme. Celle-ci jouxtait un mur qui se prolongeait verticalement à l’extérieur. Pas d’accumulation considérable d’eau sur le pare-vapeur de polyéthylène, seulement des traces d’eau sur la membrure.
L’examen de la configuration des toits indique que l’entrepreneur a dû « souffler » le mur pour que la surface d’agrégats se trouve dans le même plan que la surface de pierre et préparer le mur extérieur arrière pour recevoir un revêtement d’agrégats. On note aussi une toiture à l’arrière du bâtiment qui se prolonge en descendant jusqu’au plafond du garage.
C’est à ces endroits qu’une discontinuité dans le pare-air a été trouvée. Des fourrures couraient sans interruption entre le dessus de la fondation donnant dans le garage et la sous-face du pontage de la toiture. Cet espace libre est devenu un conduit pour l’air intérieur chaud et humide du garage qui a pu atteindre le vide sous toit. S’ensuivent de la condensation sur les surfaces froides du vide sous toit et du dégel par temps chaud. À la longue, l’eau a fait son chemin et est apparue au plafond de l’une des chambres du deuxième étage.
Une fois le problème bien diagnostiqué, la correction était facile à apporter. En comblant l’espace avec du polyuréthane giclé, la passoire a vite disparu. La même mesure a été appliquée aux endroits présentant un assemblage similaire, avant que des problèmes ne se répète.
Ce type de problème n’est pas unique à la maison neuve. On le rencontre régulièrement dans les cas d’agrandissements alors qu’il existe un espace d’air entre la charpente de la maison existante et son revêtement extérieur; typiquement un revêtement de brique.
En conclusion, c’est la continuité du pare-air qui a fait défaut. Celle-ci est pourtant requise par le CCQ 2015 (section 9.25.3. – Systèmes d’étanchéité à l’air). Notez que pour les petits bâtiments (visés par la Partie 9 du Code), cette exigence est en vigueur sur tout le territoire du Québec, et ce, en vertu de la Partie 11 du Code portant sur l’efficacité énergétique.