Des rénovations qui tachent
Ne tombez pas dans le panneau!
Le propriétaire d’un condo décide de faire appel à un entrepreneur spécialisé en rénovation pour donner un nouveau souffle à son unité. L’espace habitable offrant un bon potentiel en ce qui concerne l’aménagement des pièces, les travaux sont plutôt de l’ordre du rafraîchissement puisque l’unité date des années 1980 et qu’il a été rénové en partie, au fil des ans, par ses différents propriétaires.
Le revêtement de sol de la salle à manger, du salon et du corridor menant aux chambres est composé de cerisier brésilien. Le propriétaire souhaite retirer le tapis des chambres pour mettre le même type de revêtement. Par la suite, des travaux de réfection de la cuisine et de la salle de bain sont prévus.
L’entrepreneur a d’abord exécuté les travaux d’installation du nouveau revêtement de plancher. Il a ensuite procédé au sablage de l’entièreté du revêtement de plancher existant pour finalement appliquer un scellant modifié à base d’huile et deux couches d’uréthane à base d’eau fini mat.
Le propriétaire n’était pas satisfait du fini mat qu’offre ce type de finition. Il avait plutôt en tête un fini plus brillant. Il s’est donc entendu avec l’entrepreneur qui a procédé à l’application d’un enduit satiné à base d’eau. Le résultat était convaincant et le propriétaire satisfait. L’entrepreneur a donc entrepris les travaux de la cuisine et de la salle de bain.
Il a recouvert de panneaux d’isolant rigide le nouveau plancher (fraîchement remis à neuf) et, dans les chambres, les tapis retirés ont été positionnés à l’envers. Il s’est assuré de bien sceller le tout au périmètre afin que les éléments de protection ne bougent pas lors des déplacements.
Après trois semaines de travaux, les recouvrements de protection ont été retirés. L’entrepreneur a alors remarqué la présence de taches sur le plancher existant. Les taches étaient très évidentes, de couleur blanchâtre et plus claire que la couleur d’origine du plancher. À certains endroits, la décoloration n’affectait qu’une planche, alors qu’à d’autres endroits elle chevauchait deux planches. Quant au nouveau plancher, aucune défectuosité n’a été remarquée.
L’humidité relative à l’intérieur atteignait 51 % et la température était de 25° Celsius. Sur le plancher existant, le taux d’humidité était de 7 % comparativement à 7,7 % pour le nouveau plancher, sensiblement les mêmes taux. Le sous-plancher indiquait un taux d’humidité de 8 %. Tous les taux d’humidité mesurés étaient donc dans la moyenne acceptable.
Après réflexion, il appert que la seule variable qui diffère entre le plancher existant et le nouveau plancher réside dans la présence des panneaux d’isolant rigides installés pour protéger le plancher existant.
À la suite d’une vérification de la fiche technique du panneau, il en résulte que ce dernier offre une perméance à la vapeur d’eau de 0,06 et qu’il est conçu comme étant un isolant mural extérieur. Par conséquent, les solvants utilisés sur le plancher existant restaient trappés sous la pellicule de l’isolant rigide, ce qui ne permettait pas à la finition de sécher adéquatement.
Malheureusement, le plancher a dû être sablé et la finition reprise en entier. À l’avenir, l’entrepreneur s’assurera de laisser sécher à l’air libre ce type de finition, et ce, entre chacune des couches.