Évaluation bâclée, travaux à recommencer

L’évaluation, une étape-clé avant d’entreprendre la réalisation d’un projet

Gilles et Ginette sont les premiers propriétaires d’un bungalow de banlieue datant de 1987. Vous savez, ce genre de maison rectangulaire avec un toit en pente à deux versants d’environ 7/12, comme on voit au Monopoly? Après avoir profité du bas prix des maisons de l’époque et de l’inflation de leur valeur marchande, il est maintenant temps pour nos ami·e·s de penser à la réfection du revêtement de la toiture afin de bien préserver leur propriété.

5 septembre 2024

Consciencieux, notre couple communique avec plusieurs entrepreneurs spécialisés en couverture afin de s’assurer d’obtenir le meilleur prix et des travaux de qualité. Un couvreur se démarque : il arrive sur les lieux, monte dans sa grande échelle pour aller sur le toit, mesure les dimensions de la toiture, calcule le nombre de paquets de bardeaux nécessaires et leur remet en main propre sa soumission.

Dans le document en question, les propriétaires remarquent qu’il a même prévu le remplacement des ventilateurs de toits plats par des ventilateurs de toits statiques (cheminées) beaucoup plus performants. Gilles se dit : « lui, il connaît son affaire! »

Notre entrepreneur-couvreur procède donc à la réfection du revêtement de bardeaux d’asphalte et au remplacement des ventilateurs comme décrit dans sa soumission.

Après le premier hiver suivant les travaux, les propriétaires constatent des infiltrations d’eau au plafond, des barrages de glace et même d’impressionnants glaçons dans les soffites, ce qui ne s’était jamais produit au cours des vingt années précédentes. Auraient-ils été bernés? Ils prennent contact avec l’entrepreneur-couvreur pour lui faire part de leur insatisfaction et des problèmes rencontrés.

Ce dernier ne comprend pas comment cela a pu se produire, il est sûr que ses travaux ont été réalisés selon les règles de l’art. Il communique donc avec le Service technique de l’APCHQ pour demander de l’aide et comprendre ce qui a bien pu se produire.

À sa demande, le Service technique de l’APCHQ procède à une expertise. Il en résulte qu’effectivement les travaux de l’entrepreneur-couvreur étaient exécutés avec soin. La membrane d’avant-toit était en place et un papier 15 lb était installé à la grandeur de la couverture. Au surplus, les solins étaient bien exécutés et les bardeaux étaient installés selon les exigences du manufacturier.

Comme les travaux sont acceptables en surface, un conseiller technique de l’APCHQ décide de se rendre sur place pour inspecter la toiture en profondeur. Il remarque alors l’absence d’espace de ventilation entre l’isolant en natte et le pontage du toit au niveau des soffites.

En déplaçant des nattes de laine minérale, le conseiller constate également que le système pare-vapeur/pare-air du plafond sous l’entretoit est constitué de papier Kraft non scellé. En conséquence, le pontage du toit était noirci en plusieurs endroits.

À la suite de l’inspection de l’entretoit demandé par l’entrepreneur-couvreur, celui-ci comprend que son erreur n’était pas l’exécution de ses travaux, mais bien son évaluation. En tant qu’entrepreneur spécialisé, il était de sa responsabilité d’évaluer toutes les variables présentes avant de spécifier la nature des travaux devant être exécutés.

S’il était allé dans l’entretoit lors de sa visite initiale, il aurait été à même de constater que les soffites ne permettaient pas la ventilation. Il aurait vraisemblablement préféré conserver des ventilateurs plats, afin d’éviter d’aspirer l’air chaud et humide du bâtiment vers l’entretoit en raison du système d’étanchéité existant, qui était composé du coupe-vapeur/pare-air du plafond.

Soyez vigilant et prenez le temps de bien évaluer tous les paramètres lors de la collecte de données aux fins de soumissions. Gilles et Ginette ne seront que plus satisfaits de vos travaux!