L’ajout n’en est pas toujours un

Quand l’entretoit devient un jardin de givre... 

Un contrat comme Patrick les aime! Remplacement d’un bardeau d’asphalte sur la toiture d’un petit chalet construit à la fin des années 1970. En plus, celui-ci surplombe le lac des Sables à Sainte-Agathe-des-Monts. Patrick et ses employés pourront profiter de la magnifique vue qu’offre ce chalet au mois de septembre. 

3 octobre 2018

Changer du bardeau d’asphalte sur une toiture deux versants, il n’y a rien de plus simple. Patrick et ses employé·e·s s’assurent de prendre toutes les précautions nécessaires pour atteindre une performance maximale. Étant donné la quantité élevée de neige que ce secteur reçoit, une membrane est posée sur la totalité de la toiture. De nouveaux solins sont posés à la jonction de la cheminée et autour de l’évent de plomberie. Finalement, Patrick décide d’ajouter un ventilateur dans la partie supérieure de la toiture qui, depuis la construction initiale, était ventilée uniquement par les soffites situés dans la partie inférieure. Patrick opte pour un ventilateur statique, le gros modèle! Avec celui-ci, aucune chance d’avoir des problèmes de ventilation. 

Les mois passent et le propriétaire du chalet semble satisfait du travail effectué. Le tout change un bon matin de février quand ce dernier, couché dans son lit, aperçoit un petit cerne sur le plafond de sa chambre. Une visite rapide du vide sous toit lui fait comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Le support de toiture constitué de panneaux de bois est couvert de givre! 

Malgré tout son bon vouloir, Patrick a créé un problème en ajoutant un ventilateur de type statique dans la partie supérieure de la toiture. Ce type de ventilateur fonctionne sous l’effet combiné des vents et des différentiels de pression d’air, créant ainsi un effet d’aspiration qui prévient l’accumulation d’humidité et d’air chaud dans l’entretoit. Cet air qui est aspiré doit être compensé par de l’air frais. Celui-ci est habituellement pris dans la partie basse de la toiture, par les soffites. Il est donc primordial d’avoir un équilibre entre l’entrée et la sortie de cet air. 

Dans le cas de notre entrepreneur, la longueur et les ouvertures dans les soffites déjà en place n’offraient pas la performance requise pour compenser la sortie d’air engendrée par le ventilateur statique qui a été installé. L’air chaud et humide de la maison était donc aspiré par les ouvertures dans le plafond du chalet. Ce phénomène est encore plus présent dans les cas de vieilles constructions, qui sont habituellement moins étanches qu’une construction récente. 

Il aurait été sage de la part de notre entrepreneur de vérifier auprès des manufacturiers quelle performance offrait chaque produit en cause pour être certain d’éviter ce genre de problème. De plus, une vérification de l’isolation et de l’étanchéité du plafond adjacent au vide sous toit aurait peut-être permis de cibler certaines lacunes.  

Patrick aura compris lors de cette rénovation que l’ajout… n’est pas toujours un plus!