L’éternelle question : la théorie
Est-ce que mon mur doit être coupe-feu?
Au Service technique de l’APCHQ, on reçoit chaque jour un nombre appréciable de questions provenant majoritairement des entrepreneur·e·s. Ces questions couvrent une foule de sujets touchant le monde de la construction.
Cependant, une question d’apparence toute simple demeure et persiste après tant d’années. Pas une semaine ne passe sans qu’on nous la pose : « Est-ce que mon mur doit être coupe-feu? » Systématiquement, la réponse est toujours la même : « Ça dépend ».
S’ensuit une foule de questions de la part du conseiller·ère technique pour obtenir l’information nécessaire, à savoir si le mur (ou la séparation) doit être coupe-feu et, si tel est le cas, connaître son degré de résistance au feu requis.
Avant tout, il importe de savoir si le bâtiment en question est soumis à la partie 3 (Protection contre l’incendie, sécurité des occupants et accessibilité) ou à la partie 9 (Maisons et petits bâtiments) du Code. Pour ce faire, il faut connaître l’aire du bâtiment, sa hauteur (en nombre d’étages) et l’usage auquel il est destiné.
La partie 9 vise les bâtiments d’une hauteur d’au plus (maximum) trois étages, d’une aire d’au plus (maximum) 600 mc (± 6458 pc) et dont l’usage principal est :
- du groupe C (habitations);
- du groupe D (établissements d’affaires);
- du groupe E (établissements commerciaux); ou
- du groupe F2 ou 3 (établissements industriels à risques moyens ou à risques faibles)
Par conséquent, si le bâtiment visé ne satisfait pas à ces critères, il est soumis à la partie 3. Une fois que l’on a déterminé les exigences de la partie à laquelle le bâtiment visé est soumis, il faut établir si c’est un mur coupe-feu ou une séparation coupe-feu. Souvent, les deux notions sont confuses dans l’esprit de plusieurs, alors qu’elles ont pourtant des caractéristiques et exigences bien différentes.
Voici les définitions du Code en ce qui les concerne :
- Mur coupe-feu : type de séparation coupe-feu de construction incombustible qui divise un bâtiment ou sépare des bâtiments contigus afin de s’opposer à la propagation du feu, et qui offre le degré de résistance au feu exigé par le CNB tout en maintenant sa stabilité structurale lorsqu’elle est exposée au feu pendant le temps correspondant à sa durée de résistance au feu.
- Séparation coupe-feu : construction, avec ou sans degré de résistance au feu, destinée à retarder la propagation du feu.
Vous avez peut-être remarqué qu’un mur coupe-feu est en réalité un type de séparation coupe-feu, et qu’une séparation coupe-feu peut ne pas avoir de degré de résistance au feu. Vous avez peut-être aussi compris qu’une séparation coupe-feu peut aussi bien être verticale qu’horizontale (un mur, un plancher ou un toit).
Pour connaître le degré de résistance au feu requis, c’est du cas par cas. Dans notre prochaine chronique « L’éternelle question : la pratique », vous verrez que parfois, ça ne prend pas grand-chose pour qu’une séparation coupe-feu passe d’une exigence de résistance au feu de 45 minutes à 2 heures.
D’ici là, lorsque vous vous poserez la question : « Est-ce que mon mur doit être coupe-feu?», ayez d’abord en tête ces trois éléments :
- l’aire du bâtiment;
- la hauteur en nombre d’étages;
- l’usage auquel il est destiné.
Ce sera déjà un bon départ!