L’important… c’est la préparation!

L’histoire de Sylvain, ou l’importance d’une bonne préparation   

Quelque temps après avoir livré une maison, Sylvain a reçu une mise en demeure de ses clients. Cette dernière s’inscrivait dans le processus d’ouverture d’un dossier de réclamation dans le cadre du plan de garantie obligatoire. Si les éléments inclus dans la mise en demeure n’étaient pas réparés à la satisfaction des clients, un rendez-vous de conciliation devrait être fixé. 

11 septembre 2023

À la lecture des correctifs exigés, Sylvain jugeait qu’il n’avait pas à réparer quoi que ce soit. Conséquemment, il attendrait le rendez-vous de conciliation et laisserait le conciliateur trancher. Les points en litige étaient les suivants : 

  • fissures affectant la terrasse de béton;
  • revêtement de bois franc de la salle à manger et revêtement de céramique de la cuisine inégaux;
  • coulis fissuré dans les joints de céramique de la salle d’eau du rez-de-chaussée;
  • présence de traces blanches sur la maçonnerie sur le côté droit de la maison.


En discutant avec un confrère, bien accoté sur leur pick-up, gobelet de café à la main, Sylvain raconte à Réjean son histoire de mise en demeure et lui dit qu’il attend le rendez-vous de conciliation. Réjean, qui a déjà passé par ce processus, lui conseille de se préparer parce qu’on ne sait jamais de quel côté peut pencher la décision. 

Réjean l’a appris à ses dépens. Lui aussi considérait qu’il n’avait pas à intervenir. Il était tellement certain que les correctifs demandés étaient injustifiés qu’il ne s’était même pas présenté à la conciliation. En fait, il a dû réaliser des travaux pour plusieurs milliers de dollars, ce qui était moins coûteux que d’entreprendre des démarches pour demander de l’arbitrage. C’est pourquoi Réjean conseille à Sylvain de communiquer avec le Service technique de l’APCHQ. Après tout, c’est un service offert aux membres de l’Association. Pourquoi s’en passer? 

C’est ce que Sylvain a fait. Un conseiller technique a été en mesure d’analyser les correctifs demandés sur papier et de sortir les performances à atteindre pour chacun des points discutés. Sylvain a même décidé de mandater le conseiller technique afin de l’accompagner lors de la conciliation. 

Au moment de la conciliation, Sylvain était bien préparé et, avec la présence du conseiller technique, les discussions étaient moins tendues entre les parties, rendant les choses moins personnelles et plus objectives. Le conseiller a été en mesure de démontrer de façon soutenue que les fissures affectant la terrasse de béton étaient des fissures de retrait, bien en deçà de 1/8 po (3 mm), la limite de la performance acceptable. 

Il a aussi démontré que la dénivellation entre les deux revêtements de plancher n’excédait pas 1/16 po (2 mm), ce qui est tout à fait acceptable. Il a également été discuté que la quantité d’efflorescence résultait d’un phénomène temporaire et normal, d’autant plus qu’elle était présente sur la façade nord, donc plus sujette à de l’humidité prolongée. 

Toutefois, les joints de céramique dans la salle d’eau doivent être repris. Il appert que, sur place, les joints n’étaient pas seulement fissurés, mais qu’ils se détachaient par endroits, ce qui est anormal. 

Ainsi, la rencontre de conciliation s’est très bien déroulée. L’entrepreneur devra seulement apporter des correctifs justifiés. En étant bien préparé, Sylvain a également fait bonne figure devant ses clients et le conciliateur. Il a démontré qu’il prenait son travail et les demandes de ses clients au sérieux et qu’il était un entrepreneur responsable. 

Quelques heures de préparation peuvent sembler une perte de temps lorsque nous sommes convaincus de la qualité du travail livré. Toutefois, l’important dans ce genre de situation, c’est souvent une présentation solidement appuyée et une bonne préparation des aspects à débattre. Ne lésinez pas sur la préparation à une conciliation, elle peut vous faire épargner beaucoup d’argent.