La gaine fait souffrir le portefeuille

Tout commence par une simple inspection et une mise au point d’un système de chauffage au gaz. Le technicien informe son client : « Monsieur, je ne peux continuer mon travail… j’ai découvert que la cheminée est obstruée par un nid d’écureuil. Il y a danger d’intoxication au monoxyde de carbone si je remets la fournaise en marche. »

Vérification faite, on peut voir un tas de branches dans le conduit de cheminée. Pas d’écureuil en vue, mais que faire s’il y en avait?

Le technicien suspend les travaux et le propriétaire de la maison se tourne vers une firme spécialisée en ramonage. L’entrepreneur en ramonage, qui se révèle aussi spécialiste des installations au gaz propane, inspecte donc la cheminée et la situation.

Son verdict : « Monsieur, nous pouvons ramoner, mais le fait d’enlever le nid d’écureuil va causer des dommages à la gaine d’acier inoxydable insérée dans la cheminée en brique et elle devra être remplacée. De toute manière, elle est arrivée au bout de sa durée de vie utile [environ 25 ans] et doit être remplacée. Le prix pour le remplacement sera de 1 700 $, plus taxes. En passant, la cheminée montre elle aussi des signes de détérioration et devrait être remplacée. Le prix pour la refaire est de 3 800 $, plus taxes. Que voulez-vous faire? »

La matinée s’annonçait pourtant calme. Une simple mise au point du système de chauffage se transforme en monstre avec une facture potentielle de près de 6 300 $. Le consommateur ne dispose pas de sources d’information sur le juste prix de ces travaux ni sur la nécessité de les exécuter. Après quelques vérifications avec ses amis et voisins autour du cas de la gaine, le client accepte la proposition de la changer; on verra plus tard pour la cheminée.

Les travaux de remplacement de la gaine se déroulent la semaine suivante et le client peut en constater l’état de détérioration. Les vis qui unissent les sections sont rouillées et la gaine montre de nombreux petits percements, signes d’une détérioration déjà engagée et justifiant le remplacement.

En ce qui concerne la cheminée, elle a encore belle apparence vue de loin, mais de près la brique montre de minces fissures; ce ne sont pas les taches d’efflorescence que l’on pensait voir d’en bas. Les travaux seront sans doute nécessaires, mais dans l’immédiat il n’y a pas péril en la demeure et le client décide de reporter le remplacement d’environ cinq ans. Entre-temps, il suivra l’évolution de la détérioration.

Aider les consommateurs et consommatrices à prendre leur décision

Cette histoire se répète des milliers de fois chaque jour au Québec. Comment le consommateur s’y prend-il pour prendre une décision sur des sujets qu’il ne connaît pas? Il consulte parents, ami·e·s et voisin·e·s dans presque tous les cas, puis se fait une idée. Il accorde beaucoup d’importance à l’adhésion de l’entrepreneur à la Régie du bâtiment du Québec et à des groupes d’entrepreneurs comme l’APCHQ. En ce qui concerne le juste prix, c’est plus difficile. Souvent le temps et les démarches pour obtenir trois soumissions peuvent en rebuter plusieurs.

Des idées toutes simples pour aider vos client·e·s à prendre des décisions difficiles :

• Offrir des références récentes de travaux similaires
• Montrer sur votre site Web des travaux similaires réalisés en ajoutant un barème de coûts (évidemment, vous devez réviser ces prix périodiquement)
  
  

Il s’agit de renseigner les consommateurs et consommatrices et de les sécuriser en leur confirmant que la personne qui se trouve devant eux est un bon entrepreneur et que le prix proposé est fort probablement la valeur marchande. De plus, si cet entrepreneur offre une garantie optionnelle, c’est gagnant-gagnant pour tout le monde.

Vous avez des commentaires sur cette histoire? Vous voulez nous faire part d’une situation que vous avez vécue? Écrivez-nous à servicetechnique@apchq.com.