Meilleur avant
Quand une ancienne fenêtre ne répond plus aux exigences actuelles
Cette histoire est arrivée à un entrepreneur d’expérience pour qui le gaspillage est à éviter. Une pratique qui est tout à son honneur en ces temps où l’on parle de développement durable, de construction verte, de net zéro ou de Leadership in Energy and Environmental Design (LEED).
À une plus petite échelle que ces grands concepts, mais dans la même veine, notre entrepreneur conserve toutes sortes de choses dans son entrepôt en se disant qu’un jour, ça pourrait servir. C’est cette prémisse qui sert de terreau à l’histoire.
L’entrepreneur construit une maison neuve pour ses clients, incluant la finition du sous-sol. Tout est planifié, mais à la dernière minute, les propriétaires décident d’ajouter une fenêtre dans la salle de lavage du sous-sol. Rien de très grand, juste une ouverture pour amener un peu de lumière.
Ça tombe bien, car une fenêtre toute neuve de 24 po x 36 po traîne depuis quelques années dans la caverne de l’entrepreneur. Il en profite pour la récupérer et propose même aux clients de la leur donner, car après tout elle vient du même fabricant que les autres fenêtres achetées pour le sous-sol. Du bonheur pour tous.
Le premier hiver, les propriétaires constatent la formation de glace à la jonction du béton et de la fenêtre, ainsi qu’à l’intérieur du rail de la fenêtre. Les propriétaires communiquent avec leur entrepreneur, qui constate qu’il manque un peu d’isolant. Il pulvérise un peu d’uréthane et scelle bien la jonction du cadrage de la fenêtre et du béton, pour ainsi minimiser les mouvements d’air. Voilà qui devrait faire l’affaire.
Avec les températures en dents de scie qu’on connaît cet hiver, les propriétaires remarquent quelques jours plus tard que la glace qui s’était formée à l’intérieur des rails est maintenant devenue de l’eau, et que celle-ci ne s’évacue pas. Une deuxième visite de l’entrepreneur est requise. Or, cette fois-ci, il décide de percer les rails pour permettre à l’eau de s’évacuer. Ce qui fonctionne.
Une autre vague de froid polaire s’amorce et voilà que la formation de glace à l’intérieur des rails refait surface. Après inspection de toutes les fenêtres du sous-sol, l’entrepreneur constate que la fenêtre problématique est différente des autres, bien qu’elle provienne du même fabricant.
Vérifications faites auprès du fabricant, il appert que ce dernier ne produit plus ce modèle de fenêtre depuis huit ans, parce qu’à l’époque, ce modèle ne répondait pas aux exigences du programme Novoclimat.
Bien que la maison construite par l’entrepreneur ne soit pas certifiée Novoclimat, la réglementation est toujours en évolution. La partie 11 du CCQ 2015, qui traite de l’efficacité énergétique, est très similaire aux exigences du programme Novoclimat. Or, la fenêtre en question, bien qu’elle soit encore neuve, ne répond plus aux exigences minimales du Code en vigueur d’aujourd’hui. L’entrepreneur doit donc remplacer la fenêtre et ragréer les finis intérieurs et extérieurs.
Bref, bien qu’un produit soit à l’état neuf, qu’il n’ait jamais servi et qu’il n’y ait pas de date de péremption, les exigences règlementaires au niveau des performances évoluent et il est tout à fait possible qu’un produit soit meilleur avant, en raison des attentes auxquelles il doit répondre.