Mur de fondation renversé

Une grande partie du mur de fondation renversée par le déplacement du remblai

Dans ce dossier, l’entrepreneur a commencé une nouvelle construction sur un terrain en pente. Après les travaux d’excavation, la terre de remblai s’est retrouvée en amont du chantier (entre le trou et la montagne). Les travaux de fondation et d’isolation des fondations ont été réalisés, mais lors de l’installation des poutrelles du plancher, les travaux ont dû être interrompus à cause de la pluie.

18 mars 2019

Au retour, l’entrepreneur n’a pu que constater les dégâts : une grande partie du mur de fondation avait été renversée par le déplacement du remblai.

Que s’est-il passé au juste? Deux éléments sont en cause :

1. Le mur était-il appuyé latéralement?

Le tableau 9.15.4.2.-A du CCQ 2015 donne les limites de la hauteur de remblai permise, et ce, en fonction de l’épaisseur du mur, selon que le mur de fondation est appuyé latéralement ou non.

Par exemple, pour un mur appuyé latéralement fait de béton d’une résistance de 20 MPa, la hauteur maximale du sol fini au-dessus du plancher du sous-sol est de 7 pieds 6 pouces, tant pour un mur de 8 pouces que de 10 pouces.

Dans ce cas-ci, les poutrelles du plancher étaient parallèles au mur qui a basculé et le plancher de contreplaqué n’avait pas encore été posé. On ne peut donc pas dire que le mur de fondation était appuyé latéralement. On aurait pu le dire si les poussées latérales du sol avaient pu être transmises du mur sollicité à la structure du plancher. C’est le cas lorsque le plancher est ancré à la partie supérieure des murs de fondation au moyen de boulons d’ancrage. Les solives peuvent alors être parallèles ou perpendiculaires aux murs de fondation.

Attention! Lorsque le mur n’est pas appuyé latéralement, les hauteurs de remblai sont beaucoup moindres. En fait, pour des murs de béton de 20 MPa de 8 pouces, la hauteur maximale est de 48 pouces; pour un mur de 10 pouces, c’est 55 pouces.

2. Le glissement du remblai

La terre excavée avait été déposée sur le sol naturel constitué d’herbes et de foin en amont, car le chemin d’accès était placé du côté haut de l’excavation. Il y a donc eu un manque d’adhésion entre le sol naturel et le remblai.

Avec les fortes pluies, l’eau provenant de la montagne s’est infiltrée entre le sol naturel et le remblai, créant un plan de glissement. Enfin, le poids du remblai a enclenché le déplacement des terres excavées vers la tranchée ouverte.

Quelles conclusions peut-on tirer de cette histoire?

Dans une telle situation, il est impératif de s’assurer, auprès de l’excavateur, de ne pas déposer la terre d’excavation en amont, ou à tout le moins de limiter la hauteur du remblai, compte tenu de la pente du terrain.

La question de la hauteur maximale de remblai est secondaire dans ce cas-ci, mais intéressante puisqu’elle rappelle que le mur aurait pu supporter une pression latérale plus forte s’il avait été appuyé latéralement par un plancher et des boulons d’ancrage bien fixés.