Mystérieuse découverte d’une vie souterraine aquatique dans le sous-sol d’une résidence
Des insectes dans le bassin de captation à cause d’une membrane géotextile?
Une résidente de la Rive-Sud de Montréal a découvert la présence de vie dans le bassin de captation du sous-sol de sa résidence. Selon ses observations, il aurait fallu moins d’un an afin que prennent vie des insectes d’une taille d’environ 1 mm, qui se plaisent à sautiller comme des ballerines à la surface de l’eau du bassin.
Après investigation auprès des voisins du secteur, la propriétaire en est venue à la conclusion que l’apparition soudaine de cette source inattendue de vie réside dans l’absence de membrane géotextile enrobant le drain français. Elle exige donc réparation de la part du constructeur.
Cette histoire est digne des faits divers du journal. Et elle est réellement arrivée à un entrepreneur près de chez vous. Ce dernier a bel et bien reçu une mise en demeure lui imposant d’intervenir dans les meilleurs délais. Ne sachant trop quoi répondre, il s’est tourné vers le Service technique de l’APCHQ afin de savoir si nous avions déjà entendu pareille histoire et d’obtenir de l’aide afin de formuler une réponse pour sa cliente.
On en entend de toutes sortes au Service technique, mais celle-là, c’était une première! L’histoire peut sembler farfelue et peu vraisemblable, mais l’entrepreneur doit tout de même répondre à sa cliente. Il faut trouver une explication plausible à cette apparition de source de vie inconnue.
Premièrement, le lien avec la membrane enrobant le drain ne tient pas la route. Une membrane géotextile ne sert pas à empêcher les « bibittes » d’entrer dans le conduit et de faire le voyage jusqu’au bassin.
D’ailleurs, la mise d’une membrane autour du drain provient d’une vieille pratique. Elle est maintenant déconseillée puisque les débris contenus dans le sol s’y agrippent, provoquant la saturation de la membrane, ce qui par conséquent empêche l’eau de pénétrer dans le drain et entraîne une saturation d’eau dans le sol à proximité des fondations, avec toutes les conséquences qui s’y rattachent.
La membrane étant facilement éliminée de l’équation, il reste toutefois à trouver la cause. Pour nous y aider, nous avons consulté la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ). Voici l’explication la plus logique qui découle de cet entretien d’experts portant sur « les bibittes ».
L’eau qui se trouve à l’intérieur du bassin est essentiellement de l’eau de pluie captée par le sol, qui a voyagé à travers le drain pour finir dans le bassin. Comme cette eau n’est pas traitée, elle peut contenir des micro-organismes (êtres vivants microscopiques comme les bactéries, virus ou champignons, qui jouent un rôle essentiel dans les cycles écologiques). Lorsqu’il y a peu d’eau d’acheminée au bassin, ce dernier se vidange moins souvent, pouvant ainsi entraîner le développement des micro-organismes amenés par l’eau.
Pour contrer les effets du radon (gaz présent dans le sol), il est maintenant exigé d’installer des couvercles de bassin étanches à l’air. Depuis la mise en application de cette obligation, le phénomène de développement des micro-organismes dans les bassins de captation serait moins fréquent, dans une large part parce qu’en scellant le bassin, on réduit considérablement l’apport d’oxygène nécessaire au développement de ces micro-organismes.
Que faire lorsque la vie se manifeste dans le bassin? Il suffit de le désinfecter à l’aide de produit chloré, comme de l’eau de javel. Une pastille de chlore, comme celles pour la piscine, peut aussi être laissée dans le fond du bassin. Comme l’eau du bassin est froide, la pastille fondera lentement et n’endommagera ni la pompe ni le plastique du bassin. D’un point de vue environnemental, le chlore s’évapore rapidement et comme il est présent en très faible quantité, cela n’aura aucun impact négatif environnemental.