Quand on joue dans du vieux
Les choix du client et leurs conséquences
Deux ans après les travaux de rénovation de sa cuisine, un client transmet une mise en demeure à notre entrepreneur l’avisant qu’à la suite des travaux effectués par celui-ci, les tuyaux d’alimentation d’eau ont gelé et qu’avant les rénovations, cette situation ne s’était jamais produite!
Il vous est probablement arrivé de rencontrer des client·e·s qui ont des projets de rénovation, mais qui hésitent à payer davantage lorsque des situations surprises apparaissent pour éviter des coûts supplémentaires.
Les modifications aux armoires, comptoirs, grilles de chauffage et emplacements de la tuyauterie peuvent causer une interruption de voies parfois insoupçonnées de chauffage des tuyaux d’eau. D’anciennes ouvertures dans les planchers ou dans les murs servent parfois de chemins pour la chaleur et empêchent parfois « de justesse » les tuyaux de geler. Les cabinets et comptoirs bien ajustés et scellés peuvent vous jouer de vilains tours.
Cette histoire est celle de l’entrepreneur qui signe un contrat pour la rénovation d’une cuisine et qui se fait réclamer par la suite des montants importants parce qu’à la base, le client n’a pas accepté de faire isoler ou modifier l’emplacement des tuyaux à proximité des murs extérieurs. Certes, vous pouvez respecter les décisions de votre client de ne pas faire de travaux supplémentaires, mais attention, vous devez l’informer des conséquences possibles de ces décisions.
Les tuyaux d’eau existants sont cachés derrière des armoires de cuisine. Des amenées d’air chaud involontaires les empêchent de geler. La cuisine de ce projet donne sur un des murs extérieurs et le comptoir, incorporant l’évier de cuisine, est justement localisé le long du mur extérieur.
Soucieux de maintenir un bon service à la clientèle, l’entrepreneur se présente chez son client et l’informe qu’au moment des travaux de démolition, il l’avait avisé qu’il faudrait déplacer les conduits situés sur les murs extérieurs. Il lui montre d’ailleurs un extrait de courriel qu’il avait conservé.
« Bonjour Michel, mon menuisier m’informe que les conduits d’eau alimentant l’évier sont localisés directement sur le mur extérieur et qu’il faudrait les déplacer. Cela pourrait coûter au moins 700,00 $, car il faut ouvrir le plafond du sous-sol. »
Notre entrepreneur avait alors reçu du client la consigne de ne pas effectuer les travaux de correction; le client avait été dûment informé de la situation et avait refusé lesdits travaux en raison des coûts.
Quelques mois plus tard, il reçoit un avis de réclamation de la Cour des petites créances : le propriétaire lui réclame 5 000 $ pour corriger l’ensemble des problèmes.
Si vous aviez été à sa place, qu’auriez-vous fait?
- Refuser d’exécuter le contrat à la suite de cette découverte
- Faire signer une lettre de décharge
- Proposer de partager les frais de correction
- Attendre la date de comparution et contester la réclamation
- Soumettre le litige à la médiation
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