Rénover tout en améliorant l’étanchéité à l’air

Comment rénover tout en améliorant l’étanchéité à l’air

Économies d’énergie, durabilité, confort, santé des occupants... les bienfaits d’une maison étanche à l’air sont multiples! En ce qui concerne l’enveloppe du bâtiment, une déficience sur le plan de l’étanchéité à l’air est souvent la cause de bien des maux : condensation, humidité, qualité de l’air déficiente et même infiltration d’eau.

6 septembre 2024

Pour toutes ces raisons et parce que les fuites d’air peuvent constituer à elles seules 25 % du coût de chauffage, il est important, pour un propriétaire, de s’attaquer à ce problème lors d’un projet de rénovation. Un tel investissement peut engendrer des gains à long terme.

Un système continu

On utilise souvent le terme pare-air pour qualifier certains matériaux. Un bel exemple est celui des membranes de polyoléfine, comme le Tyvek. Bien que ce type de membrane soit très utilisé à l’extérieur des bâtiments depuis les années 1980, il est faux de croire qu’un matériau à lui seul peut agir comme pare-air.


Un système pare-air est plutôt un assemblage de plusieurs matériaux étanches à l’air qui enveloppe le bâtiment (de l’intérieur ou de l’extérieur) et qui sépare l’espace chauffé et climatisé de l’environnement extérieur. Sa performance réside donc dans sa continuité.


Bien que le matériau pare-air puisse assurer une imperméabilité à l’air adéquate, si ce matériau est déchiré, percé ou mal scellé aux jonctions, l’étanchéité à l’air du bâtiment sera déficiente.


Le Code de construction du Québec considère que tout matériau qui a une valeur inférieure à 0,02 L/(S x m2) à 75 Pa est un pare-air. Ainsi, un panneau de gypse de 12,7 mm (1/2 po) est considéré comme étant un matériau pare-air puisqu’il offre une perméance à l’air d’exactement 0,02 L/(S x m²) à 75 Pa. Le gypse est donc le matériau de référence. Mais est-ce qu’une maison complètement finie en gypse est de ce fait étanche à l’air? Pas nécessairement, puisque la réalité fait que le gypse est toujours percé. Il suffit de mettre sa main devant une prise électrique en hiver pour comprendre l’importance d’avoir un système pare-air continu.

Analyse et diagnostic

L’analyse et le diagnostic avant les travaux sont deux étapes primordiales pour optimiser les interventions qui seront effectuées.

Premièrement, il est important de bien connaître le type de maison où seront effectués les travaux. Une bonne connaissance du bâtiment à rénover nous donne une idée de ce qui se cache derrière les revêtements de finition et, par conséquent, des possibilités d’améliorations qui s’offrent à nous.


Une inspection rigoureuse du bâtiment et de ses composantes nous en dira beaucoup sur les défaillances de celui-ci. La condensation sur les vitrages, la dégradation des cadrages des ouvertures vers l’extérieur, le scellant de finition manquant ou décollé et la dégradation du support de couverture sont tous des éléments qui peuvent justifier la réfection du système pare-air.


Procéder à un test d’infiltrométrie est l’une des étapes primordiales du diagnostic. À l’aide d’un infiltromètre (ventilateur installé dans une ouverture), il faut créer une dépressurisation artificielle à l’intérieur de la maison pour simuler les conditions de grands vents. L’air pénètre alors à travers les trous et les fissures de la maison, ce qui permet de détecter les endroits précis par où l’air s’infiltre.


Le programme Rénoclimat est offert aux propriétaires qui souhaitent rénover leur habitation et en améliorer la performance énergétique. Un conseiller mandaté par ce programme sera en mesure de cibler les endroits où l’air pénètre. Le test permettra aussi de vérifier de façon concrète le rendement énergétique de l’habitation avant et après les travaux. Les propriétaires reçoivent par la suite un rapport d’évaluation contenant des recommandations écoénergétiques et la cote Énerguide de leur habitation. Une aide financière peut être accordée selon le type d’habitation et les travaux admissibles. Pour en savoir plus, visitez le site Web de Rénoclimat.

Maximiser son investissement

Plusieurs endroits sont propices aux infiltrations et aux exfiltrations d’air dans l’enveloppe du bâtiment. Voici trois endroits importants à cibler lors de vos projets de rénovation.

Les ouvertures

Les ouvertures (portes, fenêtres) sont habituellement le principal lieu du passage de l’air dans l’enveloppe. Leur remplacement par de nouveaux modèles plus écoénergétiques s’avère un choix judicieux, bien que plus dispendieux. Le remplacement de certaines composantes comme les coupe-bises peut parfois suffire à corriger le problème, ou du moins à améliorer la situation. Le remplacement des scellants extérieurs peut aussi améliorer de façon significative l’étanchéité des portes et des fenêtres. Finalement, l’isolation du périmètre d’une ouverture à l’aide d’une mousse de polyuréthane à faible expansion peut aussi grandement améliorer la performance.

La rive

La solive de rive est la jonction entre le dessus de la fondation et les murs hors-sol à ossature de bois. La rive, qui s’étend sur tout le périmètre du bâtiment, est une zone très propice aux déperditions thermiques. La rive étant souvent mal isolée et laissant passer beaucoup d’air, l’application d’un isolant tel que la mousse de polyuréthane à cellule fermée s’avère une solution performante. En plus d’améliorer la valeur thermique, la mousse permettra d’avoir une bonne étanchéité à l’air en se moulant aux éléments de la structure.

Les vides

L’accès souvent facile au comble (« entretoit ») permet d’y travailler sans effectuer trop de démolition. Il peut donc s’avérer rentable d’y accéder et de sceller, avec un produit approprié, les ouvertures qui sont présentes dans le plafond (ventilateurs, fils électriques, conduits de ventilation ou de plomberie, luminaires encastrés, etc.). Le pare-air est généralement peu efficace dans les vieilles maisons, mais comme le gypse est un matériau pare-air, si les ouvertures le traversant sont scellées adéquatement, la performance de l’assemblage peut en être grandement améliorée.

ATTENTION!

L’intérêt de rendre étanche un bâtiment est de pouvoir maîtriser les flux d’air et de faire en sorte de ne plus être soumis aux aléas de la météo, particulièrement des vents. Une fois étanche, le bâtiment ne sera plus ventilé de manière « spontanée ». Il faudra donc assurer un débit d’air neuf, contrôlé et maîtrisé au moyen d’une ventilation généralement mécanique.


Il importe de comprendre les systèmes du bâtiment que l’on rénove afin de ne pas créer de déficiences par les actions qui sont posées. Comprendre le système pare-air et comment ce dernier agit sur le bâtiment est primordial, car un tel système peut apporter de grandes améliorations mais aussi engendrer un certain nombre de problèmes. Il faut donc savoir bien déterminer les interventions qu’on fait.