Un agrandissement... sans plan!
Un entrepreneur rencontre de nouveaux clients qui souhaitent ajouter un garage surmonté d’une pièce habitable afin d’accroître la superficie de leur cottage et, par la même occasion, augmenter la valeur marchande de leur résidence.
Ayant longuement réfléchi à leur projet, les clients présentent à l’entrepreneur une esquisse réalisée sur papier quadrillé. L’aménagement intérieur y est planifié à la perfection. Tout y est : les dimensions totales de l’agrandissement, les dimensions des pièces, les meubles et même les fenêtres.
Les clients étudient la possibilité de recourir aux services d’un·e professionnel·le pour obtenir un jeu de plans émis pour construction. L’entrepreneur les en dissuade. Pourquoi payer des honoraires professionnels quand tout est sur papier, alors que ce budget pourrait être mis ailleurs dans le projet? « Pas de problème, leur dit-il, votre esquisse est claire, je connais mon affaire, je vous arrange ça! »
Notons que la résidence dont fait l’objet la présente chronique est située dans une petite municipalité où les exigences d’obtention de permis ne sont pas très sévères. Une esquisse sur papier quadrillé, un entrepreneur qui connaît le maire… et voilà le permis!
Les travaux sont lancés et vont bon train. Au fur et à mesure que les différentes étapes du projet se réalisent, les clients s’aperçoivent que le résultat est discutable. Ils se rendent d’ailleurs compte que le mur de l’agrandissement est près du terrain du voisin et que la fenêtre de la chambre au-dessus du garage donne directement sur la fenêtre de la salle de bain à l’étage de la maison voisine.
Au surplus, l’agrandissement est beaucoup trop grand par rapport au bâtiment existant et la fenêtre principale de la chambre au-dessus du garage est décentrée par rapport à la porte du garage. En fait, toute la façade de la maison en est déséquilibrée.
Et ce n’est pas tout! L’ouverture pour passer du bâtiment existant à l’agrandissement à l’étage n’arrive pas dans l’espace « corridor existant ». Des travaux supplémentaires devront être exécutés afin d’arrimer l’existant au nouveau, réduisant ainsi la superficie de la chambre secondaire existante, laquelle n’était déjà pas très grande.
Finalement, bien que les clients aient réfléchi longuement à leur projet, même en présentant une esquisse relativement claire à leur entrepreneur et que ce dernier l’ait suivi à la lettre, le projet qui devait ajouter une plus-value à la résidence a eu l’effet contraire.
Un plan sert à planifier! Avec une bonne planification et une coordination plan-élévations, de telles erreurs peuvent facilement être évitées et vos clients n’en seront que plus satisfaits.