Un balcon dans les nuages

Comme c’est souvent le cas, les plans n’expliquaient pas clairement comment construire le balcon de rêve. Insérer un toit-terrasse dans une toiture en pente peut représenter un défi. C’est pourquoi une planification détaillée des travaux est essentielle.

Dans ce dossier, le balcon de rêve en sera bientôt à une troisième tentative de construction étanche : la construction originale, la première reconstruction majeure et maintenant, un nouvel essai durant lequel il faudra démonter le balcon et le reconstruire de la bonne façon.

Avant toute chose, il faut préciser que les balcons préfabriqués de fibre de verre ne peuvent être considérés comme des matériaux de couverture. On doit donc installer une couverture homologuée, conforme aux exigences du Code de construction, sous le revêtement de fibre de verre ou encore de bois. Dans ce dossier, l’entrepreneur avait pris soin de mettre en place une membrane conforme.

Le plus grand défi est d’assurer l’étanchéité aux différentes jonctions murales. Facile à dire, mais extrêmement difficile à réaliser sans y mettre les détails et les soins nécessaires.

1^er point critique : la réalisation d’une jonction de qualité entre la terrasse et le seuil de la porte d’accès, et c’est ce qui assure la réussite du projet.

Trop souvent avons-nous vu des dégagements inexistants ou insuffisants parce que le client ne voulait pas de marche du côté intérieur de la pièce. Il faut savoir qu’une porte n’est pas un hublot de sous-marin et qu’il est très difficile d’assurer l’étanchéité entre la membrane et le seuil de la porte lorsque le dégagement n’est pas suffisant.

Quelle hauteur donner au dégagement?

La hauteur du dégagement devrait être de 5 à 7 pouces nets.

2^e point critique : comme nous habitons un pays de vent, de pluie, de neige et de glace, il faut prévoir un plan d’évacuation de l’eau de fonte très efficace, fonctionnel même l’hiver.

Il est préférable d’éviter les toits-terrasses entourés d’un parapet et munis de gargouilles servant de moyen principal d’évacuation de l’eau, car c’est l’infiltration assurée. Il faut plutôt penser à un drain de plancher muni d’un fil chauffant. D’ailleurs, le fil chauffant devrait mesurer de 10 à 20 pieds selon l’emplacement du drain dans le plafond. Cette précaution est nécessaire, car pour éviter de faire intrusion dans la pièce du dessous, le drain est tourné souvent à 90 degrés suivi d’une faible pente.

Si on tient à mettre en place une gargouille, mieux vaut lui confier un rôle de second plan, au cas où le drain principal chauffé ne fonctionne pas parfaitement.

Pourquoi munir le plancher d’un fil chauffant?

Parce que la neige sur le toit fond sous l’action du soleil et de ses rayons reflétés par la porte et les murs, même lorsque la température de l’air est sous le point de congélation. Sans fil chauffant, l’eau de ruissellement atteint la terrasse gelée et n’a nul autre endroit où aller que sous les revêtements de murs de la terrasse ou sous le seuil de porte pour atteindre l’intérieur.

Et la membrane d’étanchéité dans tout ça?

Elle doit remonter d’au moins 12 pouces sous le parement et ses composantes afin de parer à une éventuelle accumulation d’eau. La mise en place d’un solin métallique de protection ajoute à la durabilité de la membrane.

Finalement, comment rendre étanche la jonction entre la terrasse et la partie basse de la toiture?

Une solution serait de construire un muret de terminaison mesurant au moins 8 pouces de hauteur et contre lequel la membrane de toiture pourrait se terminer, le tout évidemment protégé par un solin et un contre-solin.

Dans le cas étudié, l’entrepreneur a bien tenté de rendre étanche le tout au cours de trois hivers, et il est maintenant temps de régler le problème une fois pour toutes. Une solution de réparation est présentée dans le croquis simplifié.

D’autres solutions pourraient aussi convenir, à la condition qu’elles respectent les principes énoncés plus tôt.