Un entrepreneur tente de voler le 2e but, mais se fait surprendre par le vent

L’été est relativement clément côté soleil et chaleur, ce qui fait bien l’affaire de certains. C’est le cas de Marc, notre entrepreneur, à qui est arrivée toute une mésaventure. 

7 octobre 2019

Pour ses clients, Marc a effectué la coulée d’une dalle de béton de 16 pi x 20 pi destinée à servir de terrasse près de la piscine. Il s’agit d’un aménagement paysager de rêve qui fera assurément des envieux dans le quartier.

La mise en place du béton a été plus longue que prévu et Marc doit se dépêcher pour terminer l’ouvrage puisqu’il doit quitter le chantier pour se rendre au terrain de balle afin d’accompagner son fils à sa pratique. Impossible d’être en retard, car Marc est l’entraîneur des Bisons de Saint-Granit et les championnats mondiaux du quartier approchent.

Comme c’est une journée nuageuse, Marc décide de sauter l’étape de la cure. Habituellement, il procède toujours à une cure de base qui consiste à recouvrir le béton, fraîchement mis en place, de toiles imbibées d’eau.

Il aurait aussi pu arroser, utiliser un papier imperméable ou des produits de cure, mais il n’avait pas ce qu’il fallait sous la main. De toute façon, c’était la fin de la journée et la météo ne prévoyait pas de soleil. Par conséquent, Marc s’est dit qu’il n’y avait pas de risque de séchage trop rapide du béton pouvant causer l’apparition d’un nombre anormal de fissures de retrait.

Marc est donc parti l’esprit tranquille, sa casquette des Bisons de Saint-Granit sur la tête, rêvant de la coupe de roc du championnat pour ses Pee-Wee.

De retour au chantier, Marc a été stupéfait de constater l’impressionnante quantité de fissures sur la dalle. Bien que les fissures s’apparentent visuellement à des fissures de retrait tout à fait normales, leur quantité soulève des questions. Marc communique donc avec le Service technique de l’APCHQ pour obtenir des réponses.   

Le conseiller attitré au dossier vérifie les bons de livraison de béton et remarque que le mélange est bon, que la coulée a eu lieu dans les délais prescrits et qu’il n’y a pas eu d’ajout d’eau excessif. Le conseiller décide de vérifier les conditions climatiques de la journée, l’entrepreneur insistant beaucoup sur le fait qu’il ne faisait pas soleil, ni très chaud et que c’était la fin de la journée.

Il ne faisait pas soleil, mais le temps était venteux. Marc aurait dû s’en soucier puisque le vent est un facteur beaucoup plus nuisible à la cure du béton que le soleil. En fait, le vent et l’humidité relative arrivent en tête, devant le soleil, en ce qui a trait aux facteurs qui influencent la qualité de la cure de mûrissement du béton.

Par exemple, en présence d’une variation d’humidité relative qui passe de 90 % à 50 %, la vitesse d’évaporation de l’eau de surface sera cinq fois plus rapide. Dans ce cas-ci, le vent était la cause de la quantité importante des fissures de retrait. Une simple petite brise (environ 15 km/h) a pour effet de multiplier par quatre la vitesse d’évaporation.

Comme l’esthétique de la dalle de la terrasse est un critère important. Marc a dû corriger son erreur. Gageons qu’il y repensera souvent à cette fois où il n’a pas pris le temps de faire la cure de mûrissement. Et la coupe de roc remportée par les Bisons de Saint-Granit sur son bureau le lui rappellera certainement.