Un petit solin avec ça?
Une histoire d’infiltration d’eau
Les demandes d’entrepreneurs pour de l’aide à l’identification des sources d’infiltrations d’eau dans un mur sont courantes au Service technique de l’APCHQ. Le cas suivant est intéressant parce qu’il illustre bien ce type de situation.
Les éléments utilisés pour la construction sont tous de très bonne qualité. Personne n’a tourné les coins ronds dans le design ou l’achat de matériaux : bois de qualité, bonne membrane pare-intempéries, bon ruban de scellement du pare-intempéries (ruban rouge), fourrures verticales pour créer un espace de ventilation derrière le revêtement, très beau revêtement d’aluminium, boudins de scellant de bonne qualité. Mais ça coule en dedans!
L’exploration de la construction au bas du mur révèle rapidement les causes de l’infiltration :
- Absence d’un solin au bas du mur qui aurait permis à l’eau atteignant l’arrière du revêtement de s’égoutter vers l’extérieur;
- Présence d’une fourrure horizontale au bas du mur qui capte l’eau atteignant l’arrière du revêtement;
- Boudins de scellant horizontaux continus au bas du mur, l’un entre la fourrure horizontale et le retour horizontal du revêtement, l’autre au bas du revêtement mural.
Pourtant, le CCQ 2015 demande un solin :
9.27.3.8. 1) b) « à l’emplacement des ressauts horizontaux dans le revêtement extérieur », justement la jonction que l’on voit dans les photographies.
Le but du solin est d’assurer que l’eau traversant le premier plan de protection contre les précipitations (dans ce cas-ci le revêtement d’aluminium) soit captée avant de traverser le second plan de protection (la membrane pare-intempéries) et dirigée vers l’extérieur du mur.
Pour fonctionner, le solin doit :
- nécessairement remonter d’au moins 50 mm (environ 2 po) derrière la membrane pare-intempéries. Il faut donc le mettre en place avant ou en même temps que la membrane pare-intempéries;
- posséder une légère pente vers l’extérieur, le Code indique une pente de 6 % vers l’extérieur;
- se terminer à chaque extrémité par un arrêt d’extrémité, les fameuses « oreilles » faisant au moins 25 mm (environ 1 po) de haut et se prolongeant jusqu’à la face du revêtement extérieur;
- recouvrir d’au moins 10 mm (environ 3/8 po) verticalement l’élément de construction au-dessous;
- aboutir à un larmier formant un ressaut d’au moins 5 mm (environ 3/16 po) par rapport à la face extérieure de l’élément de construction au-dessous.
Tout cela vous dit quelque chose? Probablement, puisque ce sont les mêmes caractéristiques que celles des solins requis au-dessus des fenêtres et des portes.
En terminant, un conseil : ne bloquez pas l’eau qui pourrait s’égoutter derrière le revêtement en scellant la jonction du solin et du revêtement extérieur situé au-dessus, car cela annulerait tous les bons efforts d’installation d’un solin performant.
Vous avez des commentaires sur cette histoire? Vous voulez nous faire part d’une situation que vous avez vécue? Écrivez-nous à servicetechnique@apchq.com.