Un ventilateur qui donne une douche froide

Le tuyau d’extraction de l’air qui n’avait pas été calfeutré 

La salle de bain, rénovée et agrandie l’automne précédent, faisait le bonheur de toute la famille. Au printemps, des odeurs suspectes sont apparues.

18 mars 2019

L’évent de plomberie est-il vraiment en place? Est-il obstrué par un petit animal? L’odeur va et vient au gré des heures et des jours. Puis, le client constate d’importantes traces d’humidité sur le mur latéral de la maison. Des traces persistantes.

Il y a un lien à faire entre ces deux constats.

La plomberie s’avère sans reproches, mais il y a tout de même eu un petit oubli ailleurs. En effet, le nouveau tuyau d’extraction de l’air de la salle de bain a été laissé sans calfeutrage pendant toute la saison hivernale. Un espace totalisant 7 pouces carrés est resté sans scellant entre le gypse et la conduite d’évacuation.

Selon le Guide du constructeur de l’ACCH et de la SCHL, une petite ouverture de ¾ de pouce par ¾ de pouce (0,56 pouce carré) laissera s’échapper dans l’enveloppe 30 litres d’eau par saison de chauffe. Un espace de 7 pouces carrés pourrait avoir libéré 375 litres d’eau dans le mur. Un fait notable dans ce cas-ci : la sortie de ventilateur est située à 32 pieds au-dessus du sol, dans une cage d’escalier ouverte; l’effet de cheminée a donc pu accroître le taux d’exfiltration.

Un scellant de polyuréthane giclé a été appliqué pour corriger l’ouverture qui totalisait 7 pouces carrés.

L’entrepreneur s’en tire sans difficulté puisque le client avait gardé pour lui les travaux de calfeutrage et la finition de la boîte entourant le conduit.

Pendant l’hiver, l’air chaud et humide s’est engouffré dans la cavité murale supérieure en ossature de bois du pignon. Il y a eu condensation dans cet espace au point de geler totalement, sans signes apparents du côté intérieur. Au dégel, l’eau a coulé dans les cavités du mur de bloc de béton des deux étages inférieurs et est apparue sous forme de traces d’humidité sur la face externe du mur. Du côté intérieur, le plâtre entourant une fenêtre située un étage sous la sortie d’air a été saturé d’eau.

Le bloc de béton avec stuc est considéré comme semi-perméable à la vapeur d’eau (137 Ng/Pa.m2s). Il faudra environ quatre mois durant la belle saison pour évacuer toute l’eau accumulée. Du côté intérieur, l’espace libre entre le gypse et le conduit a été scellé avec du polyuréthane giclé et du ruban d’aluminium à conduit. Les surfaces de plâtre ont été réparées après avoir séché.

Dans ce cas-ci,  à cause de la composition inhabituelle du mur, l’eau est rapidement devenue visible. Dans une construction conventionnelle à ossature de bois et revêtement extérieur traditionnel, il aurait fallu plusieurs années avant que des signes de détérioration apparaissent. Les correctifs auraient alors été certainement plus complexes et plus coûteux. Il faut donc porter une attention particulière à l’étanchéité à l’air de vos enveloppes, la santé de nos constructions et de nos portefeuilles en dépend.