Une information erronée lui coûte 20 000 $
L’entrepreneur qui a payé cher pour apprendre
Un entrepreneur conclut un contrat avec un client pour la construction d’une maison à plafond cathédrale exposé.
Ayant quelques années de métier derrière le marteau, il sait que l’exigence d’isolation des toits est d’un total de R41. Chez son marchand de matériaux, on lui propose un isolant avec fourrure intégrée. L’entrepreneur n’étant pas familier avec le produit, il se fie à l’expertise du commis. Ce dernier lui indique que cet isolant possède une valeur thermique de R5 au pouce. L’homme entreprend un calcul rapide : pour obtenir R40, en faisant abstraction des finis et des films d’air, il en faudra 8 pouces. Marché conclu! Huit pouces d’isolant sont commandés, livrés et installés.
Peu de temps après l’installation, le propriétaire diligent fait faire une inspection de la maison par un professionnel. Celui-ci découvre alors que l’isolant placé au plafond possède en réalité une valeur isolante de R4 au pouce!
Même en comptant la valeur isolante des autres matériaux, l’entrepreneur comprend qu’il manque environ R6 d’isolant au plafond. Le client se montre intraitable; pas question d’isoler par l’intérieur et de réduire le précieux volume intérieur. Il est également hors de question pour l’entrepreneur d’ajouter de l’isolation entre l’isolant actuel et la sous-face du pontage du toit. Il tient à conserver l’espace de ventilation minimum requis par le Code de construction.
La seule solution est de défaire la toiture, d’ajouter l’isolation manquante et de reconstruire la toiture, le tout pour la somme de 20 000 $.
C’est cher payé pour apprendre qu’il revient à l’entrepreneur de faire la vérification des caractéristiques des produits qu’il incorpore dans ses ouvrages. La fiche technique du fabricant, celle du Centre canadien des matériaux de construction, les informations sur l’emballage et le produit lui-même auraient dû alerter l’entrepreneur. Il peut toujours tenter un recours contre le centre de matériaux et son commis, mais la preuve sera très difficile à établir.
Conclusion? Un entrepreneur doit toujours faire ses propres vérifications et ne pas se fier à des représentations non validées.