Une solive à la dérive

De simples détails mal réalisés peuvent parfois ruiner un travail bien pensé. Dans le cas présent, les matériaux les plus performants avaient pourtant été utilisés lors de l’exécution des travaux. Pourquoi donc, après quelques années, ne reste-t-il plus rien de la solive de rive? La pourriture a tout emporté...

27 octobre 2022

On avait mis en place :

  • Solive de rive en bois d’ingénierie de 1 1/8 po
  • Polyuréthane giclé par l’intérieur sur la solive de rive
  • Revêtement extérieur de stuc acrylique posé sur une membrane pare-intempéries
  • Revêtement intermédiaire
  • Mur en 2 po x 6 po avec nattes d’isolation et pare-vapeur

Les entrepreneur·s généraux·ales sont très familier·ère·s avec la pose des revêtements de bardages traditionnels comme le bois, l’aluminium, le vinyle ainsi que la brique. Dans tous ces cas, ils laissent un espace d’air ventilé et drainé derrière le revêtement. Il s’agit d’une bonne pratique, conforme à la partie 9.27. du Code de construction.

Mais quand arrive le temps de poser du stuc acrylique, ils s’en remettent aux entrepreneur·e·s spécialisé·e·s qui ont les connaissances, les outils et les produits pour réaliser une bonne exécution, conforme à la partie 5 du Code, sans doute moins normative que la partie 9, mais qui exige certaines précautions :

  • « Il faut réduire au minimum les infiltrations provenant des précipitations. »
  • « Comme il est difficile de réaliser une surface de bâtiment étanche, il faut prévoir des moyens pour évacuer l’eau vers l’extérieur. »
  • « Il est plus prudent de choisir un système de protection contre les précipitations (écrans pare-pluie de base) dans lequel les petites défaillances n’auront pas un impact immédiat sur le bâtiment ou les occupants. »

Autrement dit, la recette d’espace ventilé drainant derrière le revêtement est nécessaire.

Les manufacturiers et installateurs de stuc acrylique ont adopté un manuel de bonnes pratiques pour la pose du stuc acrylique. Le EIFS Council of Canada a publié le EIFS Practice Manual (100 pages en anglais) qu’on peut obtenir gratuitement sur son site Internet. On y donne quelques facteurs de succès de la pose de ce matériau :

  1. Mettre en place un programme de contrôle de la qualité;
  2. Retenir les services d’un tiers pour l’inspection des travaux;
  3. Tenir une réunion de préconstruction avec l’ensemble des intervenant·e·s concerné·e·s;
  4. Construire un échantillon grandeur nature avec tous les détails et faire approuver par l’entrepreneur·e général·e;
  5. Avant de poser l’isolant, s’assurer que le système de membrane pare-pluie est continu et draine bien, même au niveau des solins.

Important : Relisez avec attention le passage précédent sur les cinq conseils. Si vous ne faites pas cela au chantier, vous mettez en jeu votre responsabilité. Ce n’est pas rien. La mise en place de ce matériau exige un programme serré de contrôle au chantier, sans quoi le travail risque de causer de sérieux problèmes.

Se fier aveuglément à une installation de belle apparence ne suffit pas. Vous devez vous assurer que des chemins d’évacuation ont été prévus pour évacuer l’eau et l’humidité vers l’extérieur.