Autant en emporte le vent!

L’entrepreneur qui en arrachait à cause du vent

Un syndicat de copropriété se plaint à l’entrepreneur ayant réalisé les travaux de construction de l’immeuble que la tôle de couronnement du parapet se soulève sous les pressions du vent.

5 septembre 2024

L’entrepreneur, préoccupé par la qualité de son travail et soucieux d’offrir un service après-vente exemplaire, mandate sur-le-champ son sous-traitant pour apporter les correctifs nécessaires. Les sections de tôle qui s’étaient totalement détachées sont alors remplacées et celles qui s’étaient soulevées sont fixées de nouveau.

Quelques semaines suivant les correctifs, la même situation se produit. Le syndicat informe à nouveau l’entrepreneur qui se questionne sur la force des vents. De simples recherches historiques aux moments des épisodes d’arrachement et de soulèvement des sections de tôle ont permis d’éliminer l’hypothèse proposant que la principale cause résidait dans les vents dominants.

Comment se fait-il que des sections de tôle s’arrachent et se soulèvent considérablement lors de vents tout à fait normaux? Et comment expliquer que sur une même façade, certaines sections de tôle se soulèvent, d’autres s’arrachent complètement et d’autres restent bien en place? L’entrepreneur commence sérieusement à remettre en question le travail de son sous-traitant.

Après deux tentatives de correction dans un délai si court, l’entrepreneur communique avec le Service technique de l’APCHQ afin de comprendre pourquoi, sur une même façade exposée à des vents normaux, les sections de tôle réagissent différemment.

Généralement, le ferblantier fixe les sections de tôle à intervalles réguliers. Conséquemment, les vis sont parfois dans le mortier et parfois dans l’élément de maçonnerie lui-même, ayant comme résultat deux supports de fixation qui réagissent différemment aux vibrations causées par les effets du vent.

Dans le cas présent, c’est la raison pour laquelle certaines sections de tôle se sont totalement détachées. Fixés dans le mortier et soumis aux pressions des vents, accompagnés des effets de dilatation thermique des tôles, les ancrages deviennent rapidement lâches et ne tiennent plus du tout.

À l’inverse, les sections de tôle ancrées au parement de maçonnerie offrent une meilleure résistance aux vibrations et, par conséquent, tiennent en place. Cela explique les deux conséquences, soit l’arrachement et le soulèvement, dans des conditions environnementales identiques.

Pour éviter cette situation, il faut s’assurer que les vis sont bien ancrées dans l’élément de maçonnerie. Évitez le travail répétitif à intervalles trop réguliers et vous aurez le vent dans les voiles!