Ils ont des chapeaux ronds
Quand les luminaires sont sources de dégâts
Les propriétaires étaient en colère. Ils avaient pourtant été prudent·e·s en faisant rénover leur toiture à l’automne, bien avant qu’elle ne risque de ruisseler. Au printemps suivant, de petites traces d’eau sont pourtant apparues aux plafonds nouvellement refaits de la salle de bain et du salon.
Le couvreur s’est rendu sur place avec un expert pour constater les dégâts.
L’inspection des travaux de toiture n’a rien révélé de particulier, à un détail près : le capuchon de l’évent de plomberie semblait inhabituel. Les couvreurs enrobent souvent les évents de plomberie d’un capuchon intégré à un solin de couverture. Ces capuchons doivent épouser étroitement l’extérieur et l’intérieur de l’évent afin de ne pas en diminuer le diamètre. Dans ce cas-ci, le diamètre intérieur du capuchon était un peu plus étroit, laissant un vide entre le tuyau d’évent et le capuchon.
Rien ne scellait l’espace entre les deux surfaces, ce qui entraînait la formation de condensation lorsque l’air chaud et humide montant par l’ouverture de la toiture créée pour l’évent atteignait la surface froide du capuchon. Cette condensation a gelé durant l’hiver, la glace formée entre les deux parois a fondu avec le dégel printanier, et l’eau est entrée, d’abord dans l’entretoit puis dans le plafond.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là!
L’inspection dans l’entretoit confirme d’abord qu’il y avait bien un problème concernant le capuchon d’évent, mais révèle aussi d’autres causes aux malheurs des propriétaires.
Premier constat additionnel : l’entretoit est un fouillis de nattes de laine lancée ici et là, et cette laine bloque la ventilation par les soffites, créant les conditions où l’air d’exfiltration de la maison condense à la sous-face du pontage du toit.
Deuxième constat : comme le prévoyait le contrat, le couvreur avait bien pris soin d’ajouter des ventilateurs de type Maximum, mais le propriétaire avait omis de bloquer les grilles de ventilation des pignons d’extrémité, court-circuitant ainsi l’effet recherché de ventilation de l’entretoit par l’ajout des ventilateurs Maximum.
Troisième constat : les travaux de rénovation de la salle de bain et du salon incluaient des luminaires encastrés dans le plafond isolé. Ces luminaires encastrés devaient être munis de capuchons étanches à l’air. Il y avait bien des capuchons, mais ceux-ci n’étaient pas installés adéquatement, ni scellés, si bien que l’air de la maison pouvait facilement s’échapper par les luminaires dans l’entretoit et causer les dégâts constatés aux plafonds. C’était d’ailleurs la cause première des fuites d’air humide dans l’entretoit.
Le rapport de l’expert
L’expert a expliqué ce qu’il avait constaté aux propriétaires qui ont convenu que le couvreur n’était pas le principal coupable. Le couvreur a réparé le capuchon de l’évent en scellant l’espace entre les deux parois. Les propriétaires, pour leur part, ont fait exécuter les travaux correctifs dans l’entretoit, surtout en faisant sceller les luminaires au pare-air/pare-vapeur. Enfin, les propriétaires ont fait réparer les dégâts aux frais de l’installateur des luminaires, dont les travaux étaient la principale cause des dégâts.