Tout vient à point à qui sait attendre

Des infiltrations d’eau à répétition

Il y a quelques années, un entrepreneur livrait à ses clients une maison de style assez courant dans son ensemble, soit un bungalow d’environ 1 000 pi2 avec sous-sol, toit en pente à quatre versants, revêtement de maçonnerie en façade avant et vinyle pour les trois autres façades.

5 septembre 2024

Toutefois, un détail de cette maison est particulier, soit la fenêtre du salon avant intégrée à la façade en maçonnerie. De type à battants à trois panneaux, cette fenêtre comporte une imposte en demi-lune. Jusqu’ici, rien de bien surprenant. La particularité réside dans le fait que les arêtes inférieures de la demi-lune viennent mourir au milieu des panneaux d’extrémités.

Lors de la construction, l’entrepreneur a bien pris soin d’installer la fenêtre dans le mur selon les exigences de la règlementation et les règles de l’art; la maçonnerie au-dessus de la fenêtre supportée par un linteau d’acier et le solin NervastralMD remontant sous le pare-intempéries.

Des infiltrations à répétition

Malgré tout, les propriétaires constatent une infiltration d’eau lors d’épisodes de pluie. L’entrepreneur intervient en procédant d’abord à un test d’eau dans le but de bien cibler l’infiltration d’eau. Le test d’eau au boyau d’arrosage s’avère négatif : l’eau n’entre pas. Tous s’entendent pour dire que c’est probablement un épisode isolé, où la force et la direction des vents combinés au débit des précipitations ont causé l’infiltration.

Pourtant, un deuxième épisode survient. L’entrepreneur décide alors d’enlever la maçonnerie au-dessus de la fenêtre et de refaire le solinage en utilisant cette fois-ci une membrane autocollante de type ResistoMD. Cette fois, il croit bien avoir réglé le problème de façon définitive.

Puis vient un troisième évènement. Ne sachant que faire, l’entrepreneur décide de communiquer avec le Service technique de l’APCHQ. Un représentant du Service, accompagné de l’entrepreneur, se rend sur place et effectue le même test d’eau à l’aide d’un boyau d’arrosage. L’entrepreneur et le propriétaire lui disent avoir procédé au même test et que l’eau n’est jamais entrée! Têtu, le conseiller technique persiste.

Après un long quarante-cinq minutes d’arrosage, l’eau se met à s’infiltrer entre le haut de la fenêtre et l’imposte, tout juste à la jonction des arêtes de la demi-lune et du dessus de la fenêtre, et ce, des deux côtés.

Les tests d’eau effectués au préalable par l’entrepreneur et le propriétaire n’étaient pas d’une assez longue durée. Afin d’être concluant, le test doit être assez long pour laisser le temps à la maçonnerie et au mortier de s’imbiber d’eau, ce qui peut prendre un temps considérable. En présence de précipitations, le mouillage de la maçonnerie se fait sur une assez longue période, et l’eau s’infiltre éventuellement.

La solution au problème

Comment régler le problème alors que l’exécution du solinage est tout à fait conforme aux pratiques de l’industrie? Une telle fenêtre est particulière, ce qui requiert une méthode de réalisation des solins adaptée à cet élément précis.

En retirant la maçonnerie, nous avons constaté que le linteau formait une très légère contre-pente, assez pour diriger l’eau vers l’intérieur du bâtiment. Cela a été corrigé. Quant au solin, nous avons dû élaborer un détail peu courant, pour aller avec une fenêtre atypique.

Un solin avec arrêt d’extrémité accompagné d’un larmier avec ressaut ont été installés aux jonctions fenêtre-imposte. Le solin utilisé est membrané (Flex-WrapMD de DuPont) et remonte de 4 po sous le pare-intempéries. Ce type de produit a été choisi puisqu’il est très flexible et malléable, ce qui lui permet d’épouser la forme de l’imposte sans créer de vallonnements qui favoriseraient la pénétration de l’eau derrière le solin.

Comme le type de fenestration choisi par les clients est particulier, les méthodes de jonctions doivent être adaptées, puisque chaque particularité trouve son détail!